Pour le moment, nous nous contenterons de rendre compte de manière très allusive de notre passage au Salon du livre de Paris 2012.
Si le Japon est sous le feu des projecteurs, les éditeurs africains sont néanmoins bien là et, certainement plus représentés que jamais.
Nous ne voulons pourtant pas parler d’une révolution éditoriale, il faut savoir raison garder. Il y a encore du chemin avant de voir un pays africain à l’honneur du salon du livre.
Il faut bien l’avouer, les éditeurs africains doivent encore se contenter de quelques petits stands ou morceaux de stand, à l’exception du Stand Livres et Auteurs du Bassin du Congo : un des espaces centraux de ce salon.
Néanmoins, il faut désormais être aveugle pour ignorer la présence d’éditeurs d’Afrique subsaharienne au salon (nous parlerons demain des éditeurs d’Afrique du Nord, beaucoup plus représentés) : que se soit au cours de conférences-débats ou sur des stands comme « Livres et Auteurs du Bassin du Congo » (H69), l’édition africaine est là et se fait bien entendre.
Nous avons été heureux d’entendre Marcelin Vounda Etoa, directeur des éditions CLE de Yaoundé, intervenir au cours d’une conférence consacrée aux revues littéraires du « monde noir » : Présence Africaine (Romuald Fonkoua), Tropiques (Jean-Michel Place), Africultures (Boniface Mongo Mboussa), La Revue littéraire du monde noir (Michel de Breteuil). Pour Monsieur Vounda Etoa, ces revues ne représentent pas encore un lien réel pour les éditeurs africains. Appuyer là où ça fait (un peu) mal n’est pas toujours mauvais et des échanges de politesses ne font généralement pas avancer les choses.
Il semble en effet que des projets de revues littéraire en ligne soient en chantier du côté du Cameroun. Mais nous ne nous risquerons pas à extrapoler là dessus pour le moment. Ce sont des rumeurs, mais des rumeurs pleines d’espoirs. Dans cette perspective, il s’agira d’observer la capacité d’adaptation des revues françaises spécialisées dans les littératures africaines. Seront-elles des concurrents ou bien de possibles partenaires pour ces futurs médias littéraires africains ?
En laissant trainer nos oreilles de curieux, nous avons aussi noté que les institutions ivoiriennes semblaient s’activer autour du livre. C’était un grand plaisir que d’assister ce matin à la conférence de la délégation ivoirienne : « Quels sont les enjeux de la participation de la Côte d’Ivoire à un tel salon ? »
Le responsable de cabinet représentant Maurice Bandaman, ministre de la culture et de la francophonie, à l’instar d’Anges Félix Ndakpri, président de l’Association des Éditeurs Ivoiriens, de Josué Guébo, président de l’Association des Écrivains de Côte d’Ivoire et d’Isabelle Kassi Fofana, présidente de l’association Akwaba Culture, ont en tout cas l’air de marcher main dans la main pour promouvoir le prochain Prix Ivoire. Dans un contexte où la crise électorale est encore proche, la Côte d’Ivoire se positionne positivement derrière ses opérateurs culturels et littéraires. Un engagement prometteur et à suivre avec attention. Parmi les intervenants de ce matin, mentionnons la présence de Fatou Keita et de Werewere Liking.
Demain et les jours suivants, nous chercherons des informations sur les délégations sénégalaise et camerounaise présentes au salon. La publication d’un article bilan de la présence africaine au SDL 2012 est à suivre.
À très bientôt !
R.T.
Quelques « points » d’édition africaine au SDL :
– L’Oiseau Indigo Diffusion sur le stand T27, espace PACA, des beaux livres méditerranéens et ivoiriens !
– Le très beau stand Livres et Auteurs du bassin du Congo (H69), impossible de le manquer, en plein centre du salon. Un moment clef du salon du livre de Paris ?
– Le stand de la République de Guinée (X33), à côté du Stand de la Côte d’Ivoire, Les éditions l’Harmattan essentiellement. En même temps, dans un mois, ce sont les 72 heures du livre de Guinée qui sont lancées (voir notre billet en lien).
– Le stand de la Côte d’Ivoire (W 42), à côté de l’espace international.
– Stand de l’Algérie : X42, très grand stand (96m² pour être précis) .
– Stand du Maroc : X56.
– Stand de l’union des éditeurs tunisiens (X48).