Réaliser un bilan des nécessités du livre au Cameroun
L’objectif de notre travail est de déterminer quelles sont les nécessités pour améliorer la situation du livre au Cameroun. Pour se faire, la recherche s’est principalement fondée sur l’expérience des acteurs du livre eux-mêmes : bibliothécaires, auteurs, éditeurs, libraires, animateurs culturels ; en effet, comment prétendre dépeindre une situation dans un pays où l’on n’a passé que quelques mois, sinon en interrogeant ceux qui travaillent dans le livre depuis des années ?
C’est ainsi qu’est née l’idée d’entretiens avec les professionnels du livre.
Réfléchir à un projet de médiation(s) / de passerelles
L’idée de passerelles entre la France et le Cameroun qui sous-tend notre démarche depuis ses débuts s’est muée en un principe de médiation.
Un projet sérieux ne peut être pérenne sans se baser sur une connaissance pragmatique du terrain et de ses subtilités, c’est la raison pour laquelle nous avons souhaité réaliser un travail d’enquête et d’investigation sur place afin de pouvoir, à terme, proposer un projet solide, viable, utile, en France comme au Cameroun. Ce projet sera largement développé dans les annexes du Mémoire que nous diffuserons en septembre prochain (ndlr : septembre 2008).
Démarche
Rencontres et entretiens des différentes professions du livre au Cameroun
Le principe d’entretien a suivi tout d’abord un protocole fixe dans le principe semi-directif : en fonction des origines et ambitions de la structure / de l’activité, de son fonctionnement, des problèmes qu’elle rencontre, des espoirs, idées, propositions pour améliorer son activité. Comme nous l’avons dit précédemment, les interlocuteurs ont été les éditeurs, les libraires, les bibliothécaires, les auteurs et enfin les animateurs culturels (ce qui entend des personnes engagées dans une action culturelle mais n’appartenant pas forcément aux professions précédentes : compagnies théâtrales, enseignants, animateurs de centres culturels, fondations…). Un fait a cependant rapidement modifié la direction de notre démarche d’enquête : les différentes professions ont des rapports les unes avec les autres, sinon des avis, considérations diverses et souvent pertinentes sur les autres « branches » de l’institution du littéraire. Il a donc été nécessaire de revoir le principe semi-directif en une démarche plus libre : en dehors de l’activité même de la / des personne (s) interrogées, nous avons laissé nos interlocuteurs libres de développer des thèmes qui leur tenaient à cœur concernant le livre. Les entretiens ont ainsi été construits sur une base d’environ trente minutes, variable.
Rencontres et entretiens dans différentes provinces camerounaises
Un autre facteur de taille et qui a très vite bouleversé notre démarche d’enquête : la représentativité. Les premiers entretiens de février à mars se sont bien entendu déroulés à Yaoundé. Ces derniers entendaient englober l’ensemble de l’activité du livre de la ville ; mais au fur et à mesure des entretiens, il s’est agit de revoir la démarche en considération de cette évidence : Yaoundé n’est pas le Cameroun. Ainsi un véritable travail d’étude de la situation du livre au Cameroun ne saurait ignorer les autres provinces camerounaises. Nous avons donc réalisé un « tour du Cameroun » d’avril à mai 2008 dans les provinces du Littoral, du Sud-Ouest, du Nord-Ouest et de l’Ouest, respectivement dans les villes de Douala, Buea, Limbe, Bamenda, Bafoussam, Bandjoun, Dschang. Nous déplorons de n’avoir pu nous rendre dans l’Adamaoua, dans le Nord et l’Extrême-Nord, mais le temps du stage avançant, il était nécessaire de revenir finaliser la synthèse à Yaoundé durant le mois de mai. Les « points de chute » de nos déplacements dans les différentes provinces ont été les Alliances franco-camerounaises de Buea, Bamenda et Dschang, ainsi que le Centre Culturel Français de Douala.
Destinataires du travail
Ce travail d’étude de la situation du livre au Cameroun s’adresse au plus large panel possible : les personnes interrogées, les acteurs du livre, les institutions, le bureau du livre du Ministère de la culture du Cameroun, le bureau du livre de l’Ambassade de France au Cameroun, etc.