Libraire à Constantine, une profession menacée

15/03/2012 : « Algérie : Le livre dans une situation déplorable à Constantine – Concurrence déloyale et absence de lectorat permanent »

Nasser Hannachi revient sur le combat mené par la dizaine de libraires de Constantine face à une fréquentation « circonstancielle ou d’utilité » en baisse constante.
Selon un libraire interrogé, « Si la profession n’est pas protégée par des textes clairement définis et qui affichent des mesures encourageantes, beaucoup de librairies à travers le pays et non seulement à Constantine troqueront cet exercice, voire disparaîtront… »
Un risque de disparition dû à une « courbe descendante dans la fréquentation des espaces [qui] s’est nettement confirmée depuis 2006 […] avec une chute fort significative durant ces deux dernières années ». Un phénomène qui n’est pour autant « pas propre à Constantine ou à l’Algérie. Il est mondial. Avec le boom des multimédias et l’avènement du livre numérique, le devenir du livre en papier est des plus hypothétique ».
Selon Nasser Hannachi, « à l’échelle locale ou nationale, la problématique épouse une crise multiforme qui n’est pas générée uniquement par un fragment des poussées technologiques, mais par beaucoup de confusion qui gêne considérablement l’émergence de la profession en péril ».
Concurrence déloyale, oubli des librairies excentrées par les pouvoirs publics, primauté donnée aux « acteurs conjoncturels » plus « grossistes et importateurs » que libraires sur les campus universitaires… autant de difficultés auxquelles doivent faire face les libraires engagés.
Une piste est suggérée pour lutter contre la concurrence déloyale « en baptisant des textes et en optant pour des classifications et distinctions entre libraire au sens propre du mot et celui frappé uniquement de la rituelle enseigne lumineuse « Librairie papeterie » dont le nombre est fort important ». Une « option [qui] aura donné satisfaction depuis plus de 20 ans au Canada », rappelle M. Hannachi.
Pour le moment, « [l]’incitation à la lecture promulguée par la tutelle reste un essai embryonnaire ». Encore trop tôt pour « pouvoir tirer un constat sur l’engouement de la population tous âges confondus pour la lecture, ce qui interpelle indirectement le service des libraires et éditeurs à fournir davantage de titres ».

D’après un article publié par Nasser Hannachi sur le portail d’information AllAfrica.

Ce billet est également publié sur le portail Web de la revue Africultures (en lien).

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.