En ce moment, l’avenir de nombre de pays Africains se dessine à l’aune d’un certain nombre d’enjeux comme les migrations, la mondialisation, la diversité biologique et culturelle, les pandémies diverses. Un décor qui demande une permanente mobilisation des ressources intellectuelles pour sonder, disséquer et dégager des solutions idoines. Or, dans un tel contexte, la place de l’édition, précisément de l’édition scientifique est nécessaire.
L’édition est une plate forme susceptible de mobiliser des ressources intellectuelles insoupçonnées autour des questions essentielles. L’on a vue par exemple ce qu’ont constitué les éditions de minuit dans la résistance française de 39-45. L’on connaît le travail de titan abattu par Alioune Diop à Paris à travers la création des éditions Présence Africaine. Une initiative qui a accompagné de bout en bout les grands moments de réflexion sur les questions identitaire du peuple noir, notamment la négritude. Nous n’oublions pas François Maspéro dont la maison d’édition a servi de tribune d’expression aux grands révolutionnaires du monde noir et latinoamérician à l’instar d’Amilcar Cabral, Mongo Béti, Frantz Fanon, Che Guevarra etc.
L’édition est un lieu de capitalisation des connaissances scientifiques. En ce sens, l’édition scientifique fait en sorte que les connaissances et les savoirs soient mis en forme, conservée pour ne pas s’évanouir dans l’amnésie générale. Faire en sorte que ces connaissances puissent être diffusées, évaluées, critiquées et/ou valorisées sous d’autres cieux et en tout temps.
L’édition joue un rôle de « passeur » et de « médiateur ». C’est à ce niveau que le vœu de Diderot trouve tout son intérêt, lui qui écrivait ceci : « Je distingue deux moyens de cultiver les sciences : l’un d’augmenter la masse des connaissances par des découvertes ; l’autre, de rapprocher les découvertes et de les ordonner entre elles, afin que plus d’hommes soient éclairés et que chacun participe selon sa portée à la lumière de son siècle ». L’édition devient ainsi, un lieu de vulgarisation des connaissances scientifiques. Car, en effet, la connaissance scientifique est faite pour être partagée, pour être appropriée par ses destinataires. Elle est s’adresse à la société dans son ensemble en utilisant différents registres de discours. A ce propos, Yves Jeanneret écrit : « Les savoirs sont une matière première, une ressource disponible qui peut circuler, comme une denrée. D’un côté le cognitif, conçu comme un stock, de l’autre le social, abordé comme un flux » (Ecrire la science. Formes et enjeux de la vulgarisation, PUF, 1994, P.22).