Maputo : des éditeurs indépendants font la promotion du livre en carton

11/04/2012 : « Literatura e muito mais…no encontro Africano do Livro de Cartão »

Du 13 au 23 avril, Maputo « la ville des acacias » et capitale du Mozambique, s’organise « capitale africaine de la littérature ». Dans ce cadre, le Centre Culturel Portugais (Instituto Camões) inaugure la manifestation en accueillant « la première réunion africaine d’éditeurs de livres en carton ».

Inocêncio Albino revient sur l’évènement et un genre éditorial innovateur avec un bel article publié (en portugais) dans le quotidien Verdade.

Un phénomène récent, qui regroupe quelques 70 maisons d’édition dispersées dans le monde entier (Amérique latine, Asie et Europe). Pour les organisateurs, « la première réunion africaine d’éditeurs de livres en carton » est l’occasion idéale de réunir différents éditeurs pour discuter des enjeux socio-culturels et des nouvelles approches de l’éducation que génère cette nouvelle forme d’édition, dont les initiatives précurseurs ont été lancée en Argentine en 2003.

D’un point de vue technique, ces livres sont publiés en petite séries et sont essentiellement destinés aux enfants. Dans cette perspective, les éditeurs tentent de commercialiser leurs ouvrages à des prix modestes.

C’est notamment l’objectif de la réunion qui se tient à Maputo durant le mois d’avril, à savoir de promouvoir la culture du livre en essayant de toucher les catégories sociales les plus pauvres. Ces dernières sont, en effet, souvent peu sensibilisées par les publications des éditeurs « classiques ».

I. Albino met en lumière le projet des éditions Kutsemba Cartão, « le premier éditeur africain de livres en carton ». Installée à Maputo, la maison d’édition publie depuis deux années des livres en portugais, espagnol, anglais et changana, au sein de collections consacrées au théâtre, récit et fiction, littérature pour enfants et contes oraux.

Kutsemba Cartão se positionne comme « un projet éditorial socio-culturel et communautaire, né dans le but d’ouvrir de nouvelles perspectives pour la diffusion de la littérature dans le pays ». Dans cette idée, la structure a élargi son champ de diffusion aux populations généralement exclues du marché national du livre.

La maison d’édition s’associe à l’élaboration de « projets communautaires impliquant des communautés marginalisées ou vulnérables dans les ateliers de fabrication de livres, ainsi que d’autres activités éducatives ».

« La première réunion africaine d’éditeurs de livres en carton » réunira donc différentes structures impliquées, à l’image de Kutsemba Cartão, dans la diffusion et le développement de ces livres éducatifs.

Ces différentes maisons d’édition, basées sur un fonctionnement associatif, mettent en avant leur travail : leurs ouvrages sont produits à la main et à partir de carton recyclé à faible coût. Tout en favorisant la démocratisation de l’accès au livre, ces dernières facilitent la publication et la diffusion de nouveaux auteurs.

Si les objectifs de l’événement sont nombreux, Inocêncio Albino en retiendra deux essentiels : la promotion du travail réalisé par des éditeurs comme Kutsemba Cartão (plus de 30 titres publiés et 4000 livres vendus et distribués en seulement deux années), et la tenue « d’un forum d’échange et de dialogue sur le thème de la littérature, entre éditeurs indépendants (classiques) et éditeurs de livres en carton de différents pays, afin de mettre en valeur l’expérience du Mozambique, pays publiant des livres fabriqués à partir de matériaux issus du continent africain ».

« Il reste à espérer la participation d’auteurs en provenance de pays comme l’Espagne, le Brésil et le Pérou, ainsi que des artistes, dramaturges et écrivains de renom tels que les Mozambicains Carlos dos Santos, Peter Samson, Calane da Silva, Lucrecia Paco ou Paul Guambe », termine le journaliste culturel. Il précise encore que les peintres Victor Sousa, Noel Langa, Idasse Tembe, Ciro Pereira, Nhongwene, Vania et Carmen Lemos Moiana ont déjà annoncé leur participation active à l’évènement, « ce qui contribuera certainement au succès de la première réunion africaine d’éditeurs de livres en carton ».

D’après un article d’Inocêncio Albino publié dans le quotidien gratuit Verdade (Mozambique).

Ce billet est également publié sur le portail Web de la revue Africultures (en lien).